Lettre d' un enfant de l'Ecole Freinet à la fin des années 1930.

A cette époque, l'école Freinet avait pris en charge de petits réfugiés Espagnols qui fuyaient la guerre civile, les bombardements et le fascisme de Franco.

Cette explication permet de mieux comprendre le texte de la lettre que l'enfant envoie à ses parents juste avant la seconde guerre mondiale.

 

Chers parents, enfin j'ai eu des nouvelles. Je ne vais pas en donner de bien longues, car il y a du travail pour toute la journée et pour de braves petits qui valent toutes les beautés diverses de la vie (Ils ont vu, l'une sa mère mourir de faim, un autre une femme décapitée par un obus, toutes sortes de choses qui ne devraient pas être et qui sont à même de s'étendre) reçu (s) le même jour. Mais à quoi bon parler de tout cela avec vous, lorsque les révolutionnaires, Maman comme Papa Freinet ne voient que désir d'être riche, ou chose du même genre qui ne font pas de peine à entendre lorsqu'ils sortent de la bouche de gens qui en effet n'ont peut-être jamais connu d'autres sentiments, ayant été pourris par leur richesse. Mais hélas, il n'y a pas que les riches qui ne puissent comprendre autre chose que l'égoïsme chez les hommes.

Suite de la 1ère carte.

2) J'arrête ce sujet douloureux. Si je suis un jour dans une école assez libre, et que vous veniez voir vivre dans la joie de l'effort commun des enfants libres, peut-être cela sera-t-il un peu convaincant. Je voudrais bien savoir l'adresse de Cochet pour lui répondre. Il était venu lui aussi ici à Pâques 1937. Il reviendra si la guerre n'éclate pas trop tôt. A bientôt d'autres nouvelles. Le travail reprend après une heure de conversation par petits groupes ou sieste ou achat de cartes et de livres aux petits marchands de 6 ou 8ans. Si vous connaissez des gens qui viennent par ici, dites leur de pousser jusqu'à l'école.

Bons baisers

Jean

J'envoie deux cartes pour faire suivre à Cochet.