Revue de presse télévisée
D’après une documentation fournie
par notre ami Laymand de Lyon

bulletin des Amis de Freinet n°13 p 44 à 46

Avant la projection de l’École buissonnière


Les méthodes de scolarité active de Freinet étaient déjà en usage au moyen âge (la semaine Radio-Télé n°37 du 9 au 15 septembre 1972)
Vous avez bien lu le titre, lisez alors les passages que j'ai extraits de l'article signé Hervé Le Boterf:
"Il était louable de rentre hommage à Freinet, pionnier de la Pédagogie moderne. Encore ignore-t-on le plus souvent que les principes qu'il préconisait étaient déjà en majeure partie appliqués huit siècles auparavant dans l'enseignement religieux de la vieille monarchie française.
Rien n'est plus absurde, en effet que cette légende qui voudrait faire du moyen âge, l'époque des bâtisseurs de cathédrales, une ère de ténèbres et d'obscurantisme.
Dès 1779, le Concile de Latran avait imposé l'obligation à chaque église d'établir à proximité d'elle une "école de paroisse" correspondant à peu près à une école communale actuelle, où l'enseignement était donné sans distinction de ressources, ni de classes, aussi bien aux fils de châtelains qu'à ceux des serfs.
L'originalité de l'enseignement dérivait de deux préceptes, repris précisément par Freinet, à savoir la participation directe des écoliers au cours professé par le maître et une certaine méfiance vis à vis des textes préétablis.
Les clercs d'ailleurs n'hésitaient pas à avoir recours aux élèves les plus doués pour leur servir d'assistants et animer les débats qui s'établissaient librement entre les écoliers et le professeur.
Précurseurs des méthodes audiovisuelles qui incitèrent Freinet à bannir l'asservissement des manuels scolaires, les religieux communiquaient le plus clair de leur savoir par des exercices destinée à développer la mémoire et les perceptions sensorielles de l'ouïe et du regard.
- Je vous laisse le soin de conclure -

De Télérama d'obédience catholique sous la signature de Colette Leiber:
“Toute la classe attend le traditionnel "Prenez votre cahier", mais le nouveau maître a d'autres idées. Il fait mettre les élèves en rang et les emmène se promener à la campagne. Ce jour-là les petits écoliers de Bar-sur-Loup, étonnés et ravis, reçoivent leur première leçon active de sciences naturelles en cueillant des fleurs...
Peu à peu, Célestin Freinet leur apprendra à écrire des histoires et des poèmes à peindre et à dessiner. Il “mobilisera” encore plus leurs jeunes esprits, quand il leur fera rédiger et imprimer eux-mêmes le journal de leur classe.
C'est son expérience - jugée révolutionnaire et qui lui valut bien des critiques - que retrace l'École Buissonnière, le film des Dossiers de ce soir.
Mais aujourd'hui comme il y a cinquante ans, il est aussi difficile de vouloir rénover l'enseignement traditionnel. Des éducateurs, pourtant, se sont attelés à cette tâche complexe.
- mais ici, nous ne sommes plus d'accord -
Il ne s'agit plus d'initiatives isolées, mais de véritables expériences, conduites avec l'appui moral et financier du Ministère de l'École Nationale.

Après la projection de l’École buissonnière

de Télémagazine du 26 sept. 72
sous le titre: Freinet et les méthodes, par François Brigneau.
“Malheureusement, le dialogue confus et gâteaux qui s'établit ensuite n'a pas dû permettre aux téléspectateurs non avertis de comprendre le problème qui était posé et de se faire une opinion sur l'école nouvelle de Freinet.
Celle-ci n'a pas seulement été une réaction contre le "par coeur" et la tendance des vieux maîtres qui les poussait à faire apprendre d'abord tans l'espoir que l'on comprendrait ensuite. Elle a été motivée par d'autres ambitions: celle d'intéresser davantage l'enfant à sa classe, celle d'aller du concret à l'abstrait et non l'inverse, celle aussi de travailler à l'épanouissement de la personnalité de chaque élève et non de bourrer de connaissances vite oubliées sitôt que franchies les portes de l'école.
Tout cela est très sympathique, très intéressant et peut, dans certains cas porter d'heureux fruits. À la condition cependant que l'instituteur soit de très haute qualité et que sa classe ne soit pas trop chargée.
L'École Buissonnière est un film optimiste et sentimental qui n'a pas pris une ride, et dont le récit, hélas, est toujours d'actualité.

Voici ce que dans le Télémagazine du 20 octobre 72, notre ami Marche, de la Tour du Pin répondait à Brigneau:
"Non Freinet n'est pas responsable du constat d'échec que vous avez fait, ni les maîtres Freinet.
Votre article est le procès pur et simple de l'école traditionnelle et de ses essais de rénovation pédagogique. Sachez que la pédagogie Freinet n'est pas de la rénovation pédagogique et que si les instigateurs de cette rénovation nous pillent sans citer les sources et font la cuisine à leur façon, nous n'en sommes pas responsables.
Il n'y a pas de pédagogie Freinet dans une classe si dans cette classe on ignore les deux grandes idées: l'expression libre et le tâtonnement expérimental.

de Notre temps sous la signature te Renée Saurel
Un peu schématique, un peu trop démonstratif, ce film n'en reste pas moins intéressant et animé d'un esprit généreux. Il était, à l'époque un plaidoyer en faveur de l'instituteur Célestin Freinet dont les méthodes novatrices se heurtaient à une hostilité quasi-générale.
Un jeune et fougueux instituteur du Lot et Garonne pourfendit allègrement la pédagogie classique et traita les technocrates de "nouveaux idiots".
Ce jeune était l'image même de la vie.

du Progrès de Lyon, semaine du 24 au 30 septembre 1972.
Remercié soit Armant Jammot qui nous a permis d'assister, après un film frais comme l'eau de source, un débat qu'éclaira la présence d'un jeune instituteur du Lot et Garonne, enfin et surtout, remercié soit ce jeune instituteur surgi l'espace d'une soirée d'un anonymat splendide pour dire en quelques mots la grandeur et la misère des hommes et des femmes chargés d'éveiller nos enfants.
À peine avait-il ouvert la bouche, ce jeune rayonnant, que le brouillard gris entretenu jusqu'alors par Alain Jérôme et le recteur Gauthier était balayé par un formidable courant d'air, il avait ouvert la porte sur de larges horizons où vivent des enfants heureux. Avec cette fierté qui colle au visage, il fit en quelques minutes le tour du problème, ne laissant aux autres "débatteurs" étonnés? admiratifs? que le soin de s'attaquer au détail.

R. Laymand