compilation des recherches effectuées sur le thème de
Picasso et les dessins de Pitoa (école de Roger Lagrave, Cameroun)
version du 28 mai 2010

Cette compilation est faite dans le cadre du travail d’organisation de la RIDEF 2010 et notamment de l’exposition qui se déroulera au musée des Beaux-arts de Nantes. Elle regroupe des extraits de documents issus des publications et des archives disponibles chez les Amis de Freinet. Si vous avez d’autres éléments, merci de m’en faire part.
Hervé Moullé


recherche avec le mot-clé “Picasso


http://www.amisdefreinet.org/publication/barre/freineteducateur/freinet-educateur.html
ou
http://pagesperso-orange.fr/temoignage.barre/media/fichiers/Biog_8_Partage_entre_Cannes_et_Vence_1946-66.pdf
En ce sens, tout novateur travaillant sur un terrain non défriché se comporte en autodidacte, même quand il a préalablement suivi un cursus classique. Freinet appartient à ce deuxième type, plus proche d'un Picasso que d'un facteur Cheval.
Michel Barré
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Elle [Élise] revient sur ce thème (EP 5, p. 121) à propos de La querelle du réalisme (Ed. Sociales Internationales), en prenant ardemment parti pour Aragon et en apostrophant les artistes : Dites-nous comment, avec vos pinceaux, vous montreriez qu'à Madrid les obus rebelles font des éclaboussures d'entrailles sur tous les murs; comment un peuple préfère le martyre à la honte ? (...) Toutes les divagations plus ou moins oiseuses qui, sous prétexte d'élargir le contenu du réalisme, le limitent et l'escamotent ne prouvent qu'une chose, c'est que l'artiste n'est pas à la hauteur de sa tâche. Le sang de l'Espagne met le réalisme à l'ordre du jour.  Picasso ne tardera pas à donner sa réponse avec Guernica . Connaissant le peu de considération qu'elle avait pour ce peintre, dans les années 50, je doute qu'elle ait été convaincue. Je dois à la vérité d'ajouter qu'à la même époque le réalisme socialiste d'un Fougeron ne lui semblait pas plus convaincant.
Michel Barré
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Les petits Africains de Pitoa enthousiasment Picasso
En mai 1955, le Musée pédagogique de la rue d'Ulm (qui deviendra par la suite l'Institut Pédagogique National, IPN) expose les peintures et les dessins des enfants de l'école de Pitoa (Cameroun) dont le directeur, Roger Lagrave, avait enseigné à l'école Freinet en 50-51. Il ne s'agit pas d'une exposition de travaux d'enfants parmi tant d'autres, car ces petits Africains ont réussi, grâce au dessin libre, la synthèse de leur propre expression d'enfants et de la culture graphique et plastique de leur peuple. Le résultat est surprenant et magnifique. Picasso, découvrant ces peintures, est enthousiasmé et n'hésite pas à contresigner certaines d'entre elles avec ses félicitations. Il trouve remarquable que ces enfants noirs aient acquis d'emblée une liberté graphique que lui-même a mis tant de temps à conquérir.
Michel Barré
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Une revue : L'Art enfantin
De nombreux articles de L'Educateur  parlent des activités artistiques dans les classes, mais il y manque des illustrations significatives. Elise Freinet se bat pour obtenir enfin l'édition par la CEL d'une revue consacrée aux créations enfantines. Ce sera, à partir de 1959, L'Art enfantin pour laquelle elle obtient des témoignages d'encouragement de Jean Lurçat, Jean Cocteau  et Jean Dubuffet.
La reconnaissance, par de grands artistes, de la qualité des réussites des enfants et surtout de la démarche éducative qui a permis de les obtenir, a parfois fait croire qu'il y avait eu un contact étroit et même une collaboration. Ce n'est pas le cas. D'ailleurs, Elise Freinet est très classique dans ses goûts. En 1950, je l'ai souvent entendue critiquer Picasso d'avoir imité tous ses prédécesseurs et lui dénier un véritable génie créateur. Matisse et la plupart des artistes modernes ne trouvaient pas grâce à ses yeux et même, à la stupeur de Lagrave qui avait été enthousiasmé par une exposition de Gauguin, elle jugeait ce dernier un peu "pompier", parce que trop exotique. Comme elle ne proposait pas de modèles, ce classicisme importait peu et il faut reconnaître qu'en dehors de sa phobie du "pompier", elle n'imposait pas son esthétique personnelle.
Michel Barré

http://pagesperso-orange.fr/temoignage.barre/media/fichiers/Itineraire.pdf
Cela ne m'empêchait pas de me sentir proche des militants communistes, pas au point d'adhérer au parti, car je sentais qu'avec mon tempérament, à la première occasion on m'éjecterait comme Tillon, Marty, Casanova, etc. Le réalisme socialiste, qui plaçait Fougeron au-dessus de Picasso, m'avait heurté. Le tour pris par les attaques contre Freinet achevèrent de trancher : je n'hésiterais jamais à m'engager dans des combats politiques mais, comme le seul parti envisageable était pour moi inacceptable, ce serait hors de tout parti.
Michel Barré

dans Barré Michel Itinéraire de Célestin Freinet: Tem_1_Itineraire_freinet.pdf
Certes, on rira bien de lui et d’Elise, sa compagne si riche de sensibilité artistique, lorsqu’ils liront ou exposeront les réussites de leurs élèves, comme on se moque de l’archéologue qui ramasse des bouts de cailloux. Les grands artistes, eux, reconnaissent ce qu’il y a dans ces cailloux d’enfance ; Barbusse, Romain Rolland, Prévert, Lurçat, Picasso ne craindront pas de se compromettre à les encourager.
Michel Barré
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Le terme de " tâtonnement expérimental " est devenu le symbole d’une nouvelle approche qui prétend rendre compte de toute démarche humaine, du nouveau-né à Picasso. Le travail d’approfondissement entrepris par Freinet reste inachevé, mais il avait déjà communiqué à ses amis l’ébauche de son travail et cela même est un exemple de sa méthode.
Michel Barré

dans Barré Michel Témoignage 66-70: Tem_2_Temoignage_66_70.pdf
- Les B.T. : Tu dois les superviser, comme le faisait Freinet. Mets-toi d'accord avec Bertrand. Il faut un très gros travail sur la BT
Picasso.
lettre d’Élise

http://www.amisdefreinet.org/publication/lmfaq/lmfaq-tout.html
On raillait Freinet végétarien, on méprisa Freinet ému par ses poètes et peintres en herbe. L'école sérieuse pouvait-elle tolérer de telles niaiseries? Cocteau, Barbusse, Picasso et Matisse vinrent dire leur admiration, non pour les oeuvres seulement, mais pour cette croisade en faveur de la vie artistique authentique des enfants que lança Elise Freinet. Non pas par des manifestes mais par une prise en main, une formation de centaines d'instituteurs qui étaient passés à côté de l'art. Il fallut conseiller, accueillir leurs oeuvres, éviter que la part du maître n'écrase l'inspiration de l'élève. Disponibilité constante, travail matériel énorme qui vit sa récompense et son couronnement dans les expositions artistiques des congrès.
Roger Ueberschlag dans “Comment Freinet entra au ministère par la grande porte”

http://www.amisdefreinet.org/publication/lmfaq/lmfaq-06-universitefreinet.html
A Vence, à partir de 53, je suis allé régulièrement, moitié à Cannes, moitié à Vence. Je me souviens de ces discussions le soir sur la terrasse. C’était très riche. Le matin les commissions et le C.A. Bernardin qui avait 10 B.T. en chantier et des S.B.T. L’équipe Hélène Gente, Hortense Robic, Madeleine Porquet... Chaque année, au congrès ou à Vence, il y avait des personnalités qui perçaient. En 51-52, les marionnettes, Brossard à Nice. Les maquettes, Bernardin, la céramique sous l’impulsion de Bertrand. Guérin, le magnéto, la radio. C’est entre 45 et 60 que chacun a apporté son dada. La Pédagogie Freinet a permis à chacun de faire bien sa classe à partir de son dada. Et il la faisait bien parce que c’était à partir de son dada. En 60, ça partait dans tous les sens. C’était d’une très grande richesse. Freinet portait les individualités au pinacle, il en sortait tout ce qu’on pouvait en sortir par enthousiasme et par pressurage intellectuel et physique.
Ce qu’il y avait de bien aussi à Vence, c’étaient les nombreux visiteurs: on a vu Picasso, on a vu Prévert, André Verdet, Matisse, Lurçat. Freinet faisait venir Dottrens.
G. Delobbe - Mais aussi quel gaspillage de force et de talent dans le Mouvement!
R.H.- Oui, mais dans un Mouvement qui ne recherche pas quelque chose de nouveau, il n’y a pas d’usure! Dans un syndicat on peut se permettre de ronronner... Mais là il fallait chaque année trouver du nouveau pour faire avancer le Mouvement. C’était un vrai Mouvement...tu y laisses forcément des plumes.
René Hourtic

http://www.amisdefreinet.org/lebohec/actes-centenaire-parcours.html
Le danger à l'époque, pour nous, c'était celui qui savait un peu dessiner, qui avait un petit coup de patte. Non, il valait mieux ne rien savoir. Mais je suis convaincu que les enfants qui avaient eu ce parcours, dans ce domaine précis d'expression graphique et peinture, etc. ils pouvaient aborder l'expression plastique contemporaine, directement. Ils n'auraient pas été décontenancés devant Picasso, Zadkine et compagnie. Là, ce n'est qu'un petit échantillon de ce qu'ils faisaient, mais il y avait une liberté d'expression formidable dans tous les domaines, et il n'y avait pas de censure par rapport à l'abstrait. Alors qu'en général, il faut qu'il y ait un contenu concret.
Roger Méheust

http://www.icem-pedagogie-freinet.org/?q=node/2584
En 1955 est organisée une exposition de dessins libres d'enfants camerounais dont le directeur avait enseigné à l'école de Vence.
Picasso, ému par l'exubérance et la qualité de ces créations, signe ses félicitations sur certaines œuvres.
En 1959, quand Élise Freinet crée la revue L'Art enfantin, elle reçoit les encouragements d'artistes comme Cocteau, Lurçat, et Dubuffet.
En 1963, dans le livre L'Enfant artiste, elle rassemble ses idées sur l'expression artistique qui ne se limite pas au dessin, mais concerne aussi le modelage, la céramique, la tapisserie de broderies de laine ou de tissus cousus.

http://www.icem-pedagogie-freinet.org/?q=node/3642
Guy parle d’une recherche de dessin d’enfants de l’école de Pitoa (Cameroun) dédicacé par Picasso et dit qu’on les recherche. Il se demande s’ils ne sont pas à l’école Freinet de Vence.
CR de réunion RIDEF

http://www.freinet.org/icem/infm/lissage/bta.txt
BT676 Aspects de Picasso - BT n° 676 1 disponible C.E.L. Bibliothèque de Travail Brochure Cycle 3 et collège 1968 cubisme nature morte Picasso

http://www.ecolebizu.org/ptc/pemf-index.html
BT676 Aspects de Picasso - BT n° 676 Cycle 3 et collège 1968 cubisme nature morte Picasso
-
GJ6 874 LA GUERRE - GrandJ n° 6 P.E.M.F. GrandJ Album Cycle 2 et 3 1991 arme armée destruction faim guerre mensonges mort paix peur Picasso soldat souffrance tableau

http://www.freinet.org/icem/archives/benp/benp9/benp9.htm
Nos enfants ont donc réalisé, selon la technique d'Elise Freinet, des dessins qui ont fait sensation et que les connaisseurs comparent couramment aux Bonnard, aux Matisse et aux Picasso.

http://www.freinet.org/icem/archives/bem/bem27-28/bem-27-28.htm
Picasso lui-même, avec sa célèbre boutade : « A 5 ans on a du génie, ensuite on se prolonge » ne justifie-t-il pas notre tendresse émerveillée devant les œuvres de nos petits, ou apporte-t-il de l'eau au moulin sarcastique de nos détracteurs ? Ne pouvons-nous cependant admettre que l'artiste cherchera toute sa vie, par un effort volontaire et tenace « grâce à un enrichissement intérieur de toutes les formes dont il se rend maître et qu'il ordonnera quelque jour selon un rythme nouveau » à maintenir en lui ce pouvoir d'expression et de création qui jaillit si naturellement de la spontanéité enfantine ?

http://www.freinet.org/icem/archives/ae/ae-31/ae-31-18.htm
A l'Arc-en-ciel, les sujets ne manquent pas ni l'enthousiasme ! Les couleurs chantent ; comme chez les petits, mais la main est plus sûre, la palette plus contrôlée, les rythmes plus voulus, les forces mieux réparties. Petit à petit les grandes lois de la composition, cette « géométrie secrète » qui règne dans les musées et qui préside aux plus sereines créations actuelles - aux plus optimistes - deviennent un tremplin pour une expression de plus en plus personnelle. La tache colorée animée d'un graphisme c'est un Dufy, une élégante arabesque : un Matisse, des bleus solides sur des rouges transparents : un Lapicque, des gris sourds : un Braque, humour et poésie : un Picasso...

http://www.freinet.org/icem/archives/d-neduc/d-neduc-209/d-neduc-209.htm
Dans le domaine scientifique, Monod, dans Hasard et nécessité l'appelle « expérience imaginaire » qu'il décrit autant en poète qu'en scientifique. Picasso la résume plus lapidairement « Je ne cherche pas, je trouve ! » En mathématiques, on parle d'intuition; en peinture, en poésie, d'inspiration. Chez les enfants, l'éducateur constate la spontanéité qu'Élise Freinet décrit dans L'Enfant artiste comme un élan profond de la personnalité marquant ainsi son dynamisme allié à son origine et à son originalité. Ailleurs on décrit un mouvement profond de la pensée productive.
Maurice Berteloot

http://www.freinet.org/creactif/recherche/ptc/PTCmots.html
Picasso: 953
le numéro dans le Pour Tout Classer

http://www.freinet.org/icem/archives/dpe/dpe-172-174/dpe-172.htm
L'écriture automatique
D'ailleurs, de même qu'on dit souvent d'un dessin d'enfant un peu biscornu :c'est du Picasso, on englobe souvent sous le vocable « criture automatique »tout ce que nous décrivons de notre pratique : vant de s'y exercer. Mais quand on s'y met, on s'aperçoit que c'est vraiment très diversifié.
Paul Le Bohec

https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/13264
Car la liberté n’a pas été « donnée » aux artistes. Ils ont dû réagir contre ceux qui leur imposaient des systèmes culturels arbitraires, le « sujet » (impressionnistes, par exemple), la « technique » (collages de Picasso, ...), etc.
Hervé Nunez
-
Les peintres qui cherchent à faire des copies du monde réel sont les derniers sur l’échelle de la connaissance ! S’exprimer librement c’est « trouver » la forme de « sa » route (voir Picasso : « Je ne cherche pas, je trouve »).
Hervé Nunez

https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/10814
Le miroir de l’esprit
Ce logiciel garde l’historique du tracé du dessin réalisé. On peut revoir le cheminement de la création. Il fait penser au film de Clouzot Le mystère
Picasso en 1955 où l’on voit l’artiste peindre sur une plaque de verre.
Hervé Moullé

http://books.google.fr/books?id=Yao-cyuGVVIC&pg=PA102&dq=Picasso+pitoa&ei=B4ABTOfPIIzszASYppigDQ&cd=2#v=onepage&q=Picasso%20pitoa&f=false
(copiez-collez ce lien)
dans le livre Couleurs et Toiles de Nicolas Bissek (voir copie d’écran)
Picasso avait déjà fait trembler l’assurance européenne: il y a quelques décennies, il dédicaça un cahier de dessins d’enfants de Pitoa (Cameroun), et déclara sans ambages que son fameux cubisme lui avait été inspiré par l’art nègre!
Père Meinrad Hebga

http://books.google.fr/books?id=6Y-BAAAAMAAJ&q=picasso+pitoa&dq=picasso+pitoa&ei=OX4BTPf3NIm-zgSCjKmgDA&cd=3
Que Picasso preface un cahier de dessins de jeunes ecoliers de Pitoa (Nord-
Cameroun) ; que Braque, les Cubistes et les Fauves d'avant-garde avouent s’inspirer de la statuaire négro-africaine, aussitôt l’art nègre est porté aux nues par l’Occident dans un snobisme tapageur et suspect. Rassurés par cette consécration d’oeuvre...

http://www.freinet.org/icem/archives/bem/bem-16/bem-16.htm
Picasso est cité 20 fois dans cette BEM Dessins et peintures d’enfants par Élise Freinet.

dans le bulletin des Amis de Freinet et de son mouvement n°83 de juin 2005
La pédagogie Freinet, une pédagogie innovante
Elle est soutenue dans ses efforts par de très grands artistes comme Jean Lurçat, Jean Cocteau, Jean Dubuffet  et même Picasso qui s’émerveille devant les dessins de l’école de Pitoa au Cameroun et écrit ses félicitations au dos d’un des dessins.
Guy Goupil


recherche avec le mot-clé “Pitoa


http://pagesperso-orange.fr/temoignage.barre/media/fichiers/Itineraire.pdf
Je n'oublierai jamais ce fils de pharmacien qui, enthousiasmé par les lettres et les dessins de Pitoa (Cameroun), s'écria : "Ah! comme je voudrais être un noir !"
Michel Barré

http://amisdefreinet.org/barre/temoignage.barre/media/fichiers/Biog_8_Partage_entre_Cannes_et_Vence_1946-66.pdf (déjà cité plus haut)

http://www.amisdefreinet.org/publication/barre/tome2.html (déjà cité plus haut)

http://amisdefreinet.org/lebohec/esprit-ecole.html
Voilà une question que l'on se pose souvent. Il serait peut-être intéressant d'y réfléchir vraiment pour savoir si ce phénomène est bénéfique ou non. Mais, au fait, existera réellement ? Au premier abord, il semble que l'on puisse répondre par l'affirmative. En effet, on entend souvent dans les Congrès : « Tiens, cela doit venir de chez Hortense, de l'Ecole Freinet, de Pitoa, de chez Madame Barthot... »
Paul Le Bohec

http://www.amisdefreinet.org/publication/lmfaq/lmfaq-09-pratiques.html
Mais d’autres noms de petits pays devenaient des symboles: Augmontel - Tarn - (Cécile Cauquil), Saint-Benoît - Vienne, (MadameBarthot), Pitoa - Cameroun - (Lagrave) et tant d’autres qui se mirent à remplir la revue «Art Enfantin», les expositions, dans une profusion de lignes et de couleurs ; avec le moment fort de la «Maison de l’Enfant» du premier congrès de Nantes (1957).
Jeannette Le Bohec

http://www.amisdefreinet.org/fonds/fonds.html
DT 13 AFRIQUE : Pitoa, Algérie, Bénin + LIBAN

http://www.freinet.org/icem/archives/ae/ae-13/ae-13-ours.htm
Djibrilla est allé dans la brousse : Ecole de Pitoa


Témoignage de M. Ibrahima Ndiaye
Ancien élève du cours normal de Pitoa - Cameroun entre 1958 et 1959
Témoignage de M. Ibrahima Ndiaye, né le 24 mars 1943 à Garoua,
Ancien élève du cours  normal de Pitoa - Cameroun entre 1958 et 1959
Monsieur Ndiaye explique les méthodes et procédés de Monsieur Roger Lagrave, enseignant du CM2 à l'Ecole Pilote de Pitoa alors que Monsieur Félicien Faudet en était le Directeur.
Monsieur Ndiaye parle d'une salle de classe où était installé tout le matériel d'imprimerie avec des caractères mobiles. Dans la même salle, on retrouvait divers matériels de peinture et de dessin, lieu où les enfants venaient aux heures indiquées faire du dessin libre et de la peinture selon les divers thèmes retenus en classe.
Il était demandé aux écoliers de représenter des situations  de vie quotidienne, des scènes usuelles et même des animaux domestiques ou sauvages, ou de faire des représentations de l'envirronnement:
Selon Monsieur Ndiaye,  Roger Lagrave profitait des situations de ces dessins libres, ou autrement, pour permettre à ses élèves de rédiger des textes libres qui allaient être associés aux dessins. Parfois Il demandait aux enfants de commenter ce qu'ils avaient dessiné. Parfois il donnait un sujet relatif aux activités du village sur lequel il demandait aux enfants de faire une rédaction.
Les textes ainsi rédigés étaient corrigés en classe et parfois embellis. Les meilleures productions étaient selectionnées  et accompagnées de dessins, puis Roger Lagrave les imprimait. C'était de merveilleux livres de contes auxquels les enfants se sentaient aptes et fiers de participer,  production de livres qui étaient vendus à travers le territoire camerounais.
NB : Sur la photo, je suis avec Monsieur Ndiaye devant le Ministère de l'Education de Base du Cameroun. Monsieur Roger Lagrave eut son expérience dans une école Freinet en France et a aussi travaillé avec Elise et Célestin Freinet à l'Ecole Pilote de Pitoa
Recueilli par l'AECEMO, Yaoundé, le 29 janvier 2010

http://www.freinet.org/icem/archives/bem/bem-16/bem-16.htm
Il va sans dire que ces procédés vaguement didactiques ne sont là que pour l'initiation des enfants hésitants et des maîtres. Les enfants doués n'ont pas besoin de s'attarder dans l'analyse de leurs productions, ni de les recréer dans une composition quelque peu arbitraire. Ils vont d'un jet vers la composition globale qui incontestablement est originale et centrée par une mise en page irréprochable. Pour ces enfants pétris d'instincts majeurs, il faut se garder d'intervenir. Les dessins de l’Ecole de Pitoa au coeur du Cameroun n'ont pas besoins de conseils. Quand leurs dessins arrivent dans nos expositions, il nous faut regretter le savoir acquis pas nos petits civilisés.
Élise Freinet BEM Dessins et peintures d’enfants.

http://www.amisdefreinet.org/publication/lmfaq/lmfaq-tout.html
Mais d'autres noms de petits pays devenaient des symboles: Augmontel - Tarn - (Cécile Cauquil), Saint-Benoît - Vienne, (MadameBarthot), Pitoa - Cameroun - (Lagrave) et tant d'autres qui se mirent à remplir la revue «Art Enfantin», les expositions, dans une profusion de lignes et de couleurs ; avec le moment fort de la «Maison de l'Enfant» du premier congrès de Nantes (1957).

http://www.freinet.org/icem/archives/ae/ae-22/ae-22-19.htm
Ecole de Pitoa - Cameroun . M.Lagrave

http://www.amisdefreinet.org/fonds/fonds.html
DT 13 AFRIQUE : Pitoa, Algérie, Bénin + LIBAN
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116 J 36 - correspondance reçue de Pitoa au Cameroun : [voir aussi 116 J 40] - dans la case, les vêtements, les fêtes, un mariage - les oiseaux, la bière de mil, la canne à sucre - les animaux - une calebasse - peau de serpent, peau d'iguane et coquillage (11 panneaux)

dans le bulletin des Amis de Freinet et de son mouvement n°83 de juin 2005
La pédagogie Freinet, une pédagogie innovante
Elle est soutenue dans ses efforts par de très grands artistes comme Jean Lurçat, Jean Cocteau, Jean Dubuffet  et même Picasso qui s’émerveille devant les dessins de l’école de Pitoa au Cameroun et écrit ses félicitations au dos d’un des dessins.
Guy Goupil


des échanges de mails


de François Perdrial, le 17 janvier 2010
Je viens  de tomber sur un article
En mai 1955 le musée pédagogique de la rue d'Ulm ( qui deviendra par la suite l'Institut pédagogique National, IPN) expose les peintures et les dessins des enfants de l'école de Pitoa (Cameroun), dont le directeur Roger lLgrave avait enseigné à l'école Freiner en 50-51 (3...) Picasso, découvre ces peintures, est enthousiasmé et n'hésite pas à contresigner certaines d'entre elles avec ses félicitations."
Il y a aussi une photo où Picasso félicité un enfant de 11 ans.
où sont ces tableaux contresignés ? au musée pédagogique de Rouen ? au Cameroun ?
François Perdrial

d'Hervé Moullé
Bonjour,
J'ai trouvé ces photos de Jean Suquet montrant l'exposition de 1955 au Musée pédagogique rue d'Ulm "éducation de base à Pitoa".
François, le texte que tu cites est de Michel Barré dans son livre "Célestin Freinet un éducateur pour notre temps" p.141 et photo p.142 qui est intégralement sur le site.
"En mai 1955, le Musée pédagogique de la rue d'Ulm (qui deviendra par la suite l'Institut Pédagogique National, IPN) expose les peintures et les dessins des enfants de l'école de Pitoa (Cameroun) dont le directeur, Roger Lagrave, avait enseigné à l'école Freinet en 50-51. Il ne s'agit pas d'une exposition de travaux d'enfants parmi tant d'autres, car ces petits Africains ont réussi, grâce au dessin libre, la synthèse de leur propre expression d'enfants et de la culture graphique et plastique de leur peuple. Le résultat est surprenant et magnifique. Picasso, découvrant ces peintures, est enthousiasmé et n'hésite pas à contresigner certaines d'entre elles avec ses félicitations. Il trouve remarquable que ces enfants noirs aient acquis d'emblée une liberté graphique que lui-même a mis tant de temps à conquérir."
http://www.amisdefreinet.org/barre
Tu évoques une photo avec Picasso. Est-ce que tu l'as?
Amicalement
Hervé Moullé

de Michel Barré du 18/1/10
Histoire
L'expo du Musée pédagogique montrant des dessins et peintures de l'école-internat de Pitoa a eu lieu au printemps 55, juste avant que ne commence notre correspondance avec l'une des classes en octobre suivant. Je n'en ai eu que des échos postérieurs. En 86, alors que je projetais l'expo Freinet à Rouen, j'avais interrogé Roger Lagrave sur ces dessins contresignés par Picasso, il n'en avait plus trace et il est probable que, la seule signature du peintre valant une fortune, certains s'en sont approprié la garde, mais je n'ai jamais su qui.

de Michel Barré
Rép : Picasso et Pitoa
Bonjour Hervé,
Je n'arrive pas à copier les photos sur l'expo de Pitoa. Pourrais-tu les envoyer en pièces jointes pour que je puisse les enregistrer?
Quand je pense que ma classe a correspondu peu après et pendant deux ans avec une classe de Pitoa, je regrette de n'avoir pu la voir, faute d'information. Mes élèves ont reçu des petits Camerounais des dessins, de petit format à cause du transport, mais aucun n'était pour moi. Je n'oublierai jamais le fils du pharmacien (8 ans) s'exclamant en découvrant toutes les activités de nos correspondants: "Oh! comme j'aimerais être un Noir!". Après avoir quitté ma classe, je ne l'ai jamais revu et j'espère qu'il n'est jamais devenu raciste, comme beaucoup de gens de son milieu (à commencer par son oncle travaillant en Côte d'Ivoire).

d'Hervé Moullé
Bonjour Michel,
Je n'ai pas trouvé dans tes archives la photo du dessin de Pitoa publiée dans le tome 2 sur Freinet p. 142.
On y voit la dédicace de Picasso, peut-être le mot compliment et la signature.
J'ai bien la photo de droite qui est à côté.
As-tu encore cette photo?
Amicalement
Hervé Moullé

de Michel Barré
Bonjour Hervé,
J'aurais dû répondre dans le précédent message. Je n'ai probablement eu que la photocopie de l'article de journal contenant la photo en question, mais je ne sais plus comment je l'ai eue et ce qu'elle est devenue. [...] Bien entendu, si je retrouve des documents, je vous les enverrai. Amicalement  Michel

de Michel Barré
Réflexion sur la réaction de Picasso devant les dessins de Pitoa
L'enthousiasme de Picasso devant les dessins d'enfants de Pitoa en surprit plus d'un. On l'avait entendu répondre précédemment à ceux qui lui demandaient ce qu'il pensait des dessins d'enfants: « Je n'ai jamais fait de dessin d'enfant. Dès mon plus jeune âge, mon père m'apprenait à dessiner des pattes de pigeon. » C'était la réponse d'un précoce dessinateur, agacé par ceux qui disaient que les enfants faisaient « du Picasso », alors que sa peinture était loin du premier jet, même si le « Mystère Picasso » de Clouzot allait montrer en 1956 sa virtuosité d'improvisation sur des thèmes habituels.
S'y ajoutait, sans doute, la méfiance du « culte de la spontanéité » que les marxistes staliniens reprochaient à Freinet, alors que cette spontanéité n'était qu'un point d'ancrage pour aller au-delà.
Ce qui apparut en 1955 comme un brusque changement d'attitude du peintre repose à mon avis sur sa lassitude devant la glorification du « réalisme socialiste », incarné alors en France par Fougeron et sa sensibilité, commune à tous les artistes depuis le début du siècle, pour « l'art nègre », reconnu bien avant le Quai Branly comme un art véritable et non un simple folklore ethnologique.
Soudain, Picasso se trouvait confronté à la rencontre d'une authentique expression enfantine et d'une culture trop longtemps méprisée, pourtant totalement maîtrisée. D'où son enthousiasme et sa conscience que la liberté créatrice qu'il avait si longuement conquise se trouvait en germe dans ces peintures d'enfants.
Michel Barré

de Michel Barré
Je réponds à Vincent Rousseau que le fait de ne pas retrouver de dessins de Pitoa contresignés avec les félicitations de Picasso, n'est aucunement la preuve qu'il ne s'agit que d'une légende. J'ignore qui s'est approprié ces documents qui valaient cher (on disait, peut-être en plaisantant, que la signature de Picasso sur une nappe de restaurant lui donnait bien plus de valeur que le montant de l'addition).
Il y a eu à l'époque des échos dans la presse et ma biographie de Freinet contient la photo d'une authentique coupure de journal. Devenu, quelques mois plus tard, le correspondant scolaire de Ninette Lagrave, compagne de Roger, à Pitoa, j'étais d'autant plus attentif à ces échos que je m'intéressais aux peintres modernes qu'Elise n'appréciait pas, surtout Picasso qu'elle accusait de se contenter de "démarquer" des oeuvres d'autres créateurs (pour un peu, elle l'aurait accusé de contrefaçons, alors que Picasso se servait comme tremplin des oeuvres qu'il avait admirées). Il est d'ailleurs probable que Picasso n'aurait pas révisé sa réticence vis-à-vis de "l'art enfantin" tel que le voyait Elise Freinet.
J'ajoute que la valorisation officielle des travaux d'enfants africains s'explique d'abord par le choix d'autorités pédagogiques (le futur INRP), mais aussi par une tendance politique à limiter les tensions coloniales (on avait mis fin à la guerre d'Indochine, cela commençait à bouger au Maghreb. Il fallait calmer les tensions ailleurs, ce qui allait aboutir en 56 à la loi-cadre Deferre relâchant un peu l'étau colonial en Afrique noire).
Voilà ce que je sais de cette époque.  Michel Barré

de Michel Barré
J'envoie à tous ma réponse au dernier message de Vincent Rousseau qui dit:
“Je n'avais évidemment pas l'intention de mettre en doute vos propos qui sont certainement basées sur des faits réels mais un "historien" est toujours à la recherche de sources. Merci pour toutes vos précisions qui m'éclairent beaucoup.
La seule mention que j'ai personnellement de cette anecdote se trouve dans un article du journal ARTS que je vais rechercher pour vous envoyer la photo? Mais peut-être avez vous cette référence déjà ?
Voyant les travaux d'enfants je suis étonné d'apprendre qu'Elise Freinet n'appréciait pas les peintres modernes.
Est-ce que dans votre biographie de Freinet il y a mention de relations avec Dubuffet ?
Cordialement
Vincent Rousseau”
car je crois que cela fait avancer les choses.
On a tout à fait raison de mettre en doute certaines affirmations, car c'est cela qui amène à approfondir. Concernant les articles sur la réaction de Picasso devant les dessins des enfants de Pitoa, je n'ai pas de références, mais serai très heureux, tout comme les Amis de Freinet, de recevoir tout document à ce sujet.
L'attitude d'Elise Freinet par rapport à la peinture moderne ne s'exprimait pas par écrit, à ma connaissance, mais à son contact direct et je suis conscient que certains me jugeront iconoclaste de le rappeler. En 50, Roger Lagrave qui avait visité à Paris l'exposition Gauguin fut atterré d'entendre Elise affirmer que c'était un peintre "pompier" (sans doute n'appréciait-elle pas son côté exotique). En plus de son opinion sur Picasso, je l'ai entendue dire que Matisse était gâteux quand il a conçu la décoration de la chapelle de Vence, toute récente (je reconnais que l'artiste n'était plus en pleine forme à l'époque, mais chacun pourrait souhaiter être aussi créateur à cet âge).
Effectivement, Jean Dubuffet a fait partie des parrains d'Art enfantin, mais comment s'étonner que son soutien de "l'art brut" se soit étendu aux créations enfantines. Son appartenance au Collège de Pataphysique dont Raymond Queneau avait confié un moment le secrétariat à Jacques Bens, gendre du couple Freinet, a-t-elle joué un rôle dans le rapprochement? Je l'ignore.
Jean Lurçat, surtout connu par ses superbes tapisseries, a également apporté son soutien à l'Art enfantin. Tout comme Jean Cocteau qui ne s'affirmait que peintre amateur (mais Picasso avait réagi en disant qu'il serait heureux d'écrire des poèmes aussi beaux que les dessins de Cocteau).
A noter que tous ces artistes ont résidé plus ou moins longtemps dans le secteur de Vence St-Paul et avaient probablement vu les enfants de l'école Freinet. Mais cet argument de proximité ne suffit pas puisque Picasso était à Vallauris.
Cordialement à tous.  Michel Barré

de François Perdrial
je suis vos débats avec plaisir et annonce une exposition au musée de Nantes riche en réflexion. Nous serions très intéressés d'avoir la copie de l'article  de la revue Arts
Pour répondre à Guy Goupil , sur la photo du livre de Michel Barré page 142 je lis " Toutes mes félicitations Picasso "Smadou Djingui "   " c'est le mot de la main de Picasso et sa signature si caractéristique . Smadou ou Amadou Djingui doit être le nom de l'auteur. ( enfant noir de 11 ans)
François

de Guy Goupil
Bonjour à tous,
Renée en fouillant dans sa mémoire et dans nos archives a retrouvé un numéro de la revue "Courrier de l'UNESCO" de septembre 1960 qui raconte une partie de l'aventure artistique de l'école de Pitoa. Un article d'une douzaine de pages. Le titre de l'article largement illustré : Bouba l' Affricain à l'école pilote de Pitoa par René Caloz.
Ce ne sont pas les dessins signés par Picasso mais ça nous paraît tout de même intéressant.
Amicalement
Guy Goupil

de Michel Barré
Je vous communique ma réponse à Vincent Rousseau sur Jacques Bens. Cordialement à tous Michel Barré
From: BARRE Michel
Sent: Thursday, January 21, 2010 5:54 PM
To: ROUSSEAU Vincent
Subject: Re: Picasso et Pitoa
A propos de Jacques Bens,
Je ne veux pas me faire passer pour le « Monsieur qui sait tout », mais il se trouve que j'ai assisté aux premiers contacts de Jacques Bens avec la famille Freinet. Sa mère, Clémence Bens, insitutrice à Marseille, avait de fréquents contacts avec Freinet (je crois me souvenir que le père avait des responsabilités syndicales). A la fin du premier trimestre 1951, elle s'inquiétait que Jacques, son fils aîné, âgé d'à peine 20 ans, fasse de l'agoraphobie (c'est à dire: ne supporte pas sa présence dans un grand groupe de personnes) ce qui posait problème pour sa préparation d'une licence en sciences naturelles. Freinet lui proposa de l'accueillir à l'école Freinet pour qu'il puisse retrouver son équilibre. C'est alors, en avril 1951, que s'établirent nos premiers contacts. Son intérêt se portait vers la musique et il m'étonnait par sa capacité d'improvisation au piano.
Quand M.E. Bertrand revint de son service militaire (je pense qu'ils s'étaient connus précédemment pendant des vacances d'adolescents), s'établit un contact immédiat et ils écrivirent ensemble des chansons dont Bertrand était le parolier et J. Bens le compositeur. Il fut l'assistant de Bertrand pour le tournage à l'école Freinet des films CEL de l'époque. Comme Baloulette, la fille Freinet, y participait aussi, ce fut l'occasion des premiers contacts avec elle. A la rentrée 51, comme je devenais secrétaire de Freinet à Cannes, Jacques fut chargé de la classe des moyens à l'école Freinet.
Le musicien Paul Arma vint rencontrer Freinet à Vence et ce dernier tint à lui faire entendre les improvisations de Jacques. La réaction du compositeur fut de conseiller de sérieuses études musicales pour espérer faire carrière dans la musique (peut-être un amateur de jazz l'aurait-il vivement encouragé). Je crois que c'est alors que J. Bens se consacra surtout à l'écriture. Il avait créé avec Bertrand « La Chandelle verte », petite revue de poésies.
J'ignore à quelle date précise il épousa Baloulette. J'appris qu'ils habitaient Paris et Raymond Queneau le prit sous sa protection en l'aidant à faire publier ses livres, mais aussi en lui demandant de le seconder au secrétariat du collège de pataphysique, puis d'Oulipo et enfin de la collection de la Pléïade. Je sais que le couple revint habiter Cannes et, après la mort de Freinet, Elise demanda à Jacques de diriger la SATF, petite entreprise de fonte de caractères d'imprimerie donnée à Freinet par la CEL pour éponger une dette qu'elle ne parvenait pas à lui rembourser. En 1970, les difficultés de la SATF amenèrent son rachat par la CEL. A la même époque, le refus par l'ICEM de laisser Elise décider seule du contenu des revues du mouvement, dans le climat de contestation d'après 68, occasionna une rupture qui s'étendit à J. Bens, y compris avec Bertrand, son ami de longue date.
J'appris plus tard qu'il était devenu secrétaire général de la Société des Gens de Lettres. Il ne vivait plus avec Baloulette, mais l'aida pour la réédition au Seuil des oeuvres pédagogiques de Freinet en 1994.
-
From: ROUSSEAU Vincent
Sent: Wednesday, January 20, 2010 6:38 PM
To: BARRE Michel
Subject: RE: Picasso et Pitoa
Nous sommes partis pour une longue recherche.... L'appartenance de Jacques Bens au collège de Pataphysique ne m'avait pas échappé mais je ne sais pas comment ce poète avait connu la fille des Freinet, Madeleine? J'ai remarque aussi qu'il y a dans le comité de rédaction d'Art Enfantin une certaine Clémence Bens dont je ne connais pas le lien de parenté avec Jacques.
D'après mes informations Dubuffet s'est établi à Vence en 1955 ( où Chaisac lui a rendu visite en 1956 et était entré en relation avec Le Pioulier ) mais il devait être en relation avec Freinet depuis 1948 .Je ne sais pas comment .
Il faut peut -être chercher du côté de Pierre Duquet sur lequel je sais peu de chose
Amitiés

de Guy Goupil
Bonsoir à tous,
je vous envoie à vous trois les scans d'un article du "Courrier de l'UNESCO de septembre 1960 consacré à Pitoa et à Lagrave. 11 pages
Amitiés
Guy 

de Guy Goupil
Il y aura en tout 11 pages

de Jean Le Gal
Cher Guy, je suis très pitoa, ou encore "dépité" car je n'arrive pas à ouvrir tes fichiers joints.
Une vraier frustration camerounaise
Jean

de François Perdrial
je reviens  du MBA où avec Vincent Rousseau , nous avons parlé de l'expo" Freinet". il prépare un article qui sera  en accès libre dans la salle
16 dessins d'enfants (Pitoa, Nantes ...)  et de Chaissac , un Dubuffet seront exposés
Dans une vitrine des livres ou documents originaux . *Je demande  à la coordination de l'IDEM 44 l'autorisation de prêter les originaux  revues Art enfantin et enfant artiste"* qui se trouvent au local. Un document signé sera remis. on recherche tous documents original qui aurait sa place dans les 2 vitrines.
On devrait passer en boucle sur un télé , le film de Portier " le mouvement Freinet" que Vincent Rousseau trouve expliquer bien aux visiteurs la Pédagogie Freinet
il y aura un grand poster qui parlera de l'expo
Comme dans la salle se trouve un Picasso que l'on ne peut décrocher ,  On est à la recherche d'une citation liant Picasso à l'art enfantin ou à l'école de Vence ou à Freinet.
il n'y aura pas d'inauguration ,celle-ci se faisant à leurs yeux le jeudi 22 juillet.
François perdrial


les dessins de Pitoa, des photos, des scans...
(à voir dans le menu)

-dans une exposition en 1955 au Musée pédagogique (dossier de photos)

-dans la revue Art Enfantin (dossier de photos et d’articles)

-dans le Courrier de l’UNESCO 1960 n°9, dialogue Bouba Jacques (dossier de plusieurs pages)

-le dessin dédicacé par Picasso en 1955


des réactions et des commentaires


Bravo pour la recherche très intéressante !
Sylvain Dufour

Bravo pour la compilation sur Picasso et Pitoa. Je crois que cela rassemble tout.
Une seule remarque dans le témoignage de M. Ndiaye. S'il est vrai que que Roger Lagrave a travaillé en 1950-51 à Vence à L'Ecole Freinet (la seule de ce nom à l'époque), on ne peut parler de la présence du couple Freinet à Pitoa. Il n'est pas impossible, mais très improbable, que Freinet ait fait un court séjour au Cameroun, mais cela me semble totalement exclu pour Elise qui sortait très rarement du triangle Cannes-Vence-Vallouise. Peu de congrès ICEM ont bénéficié de sa présence. Pour le cas où le couple Freinet aurait visité l'expo de Pitoa à Paris, ce serait le maximum.
Encore bravo pour la compilation. [...]
Michel Barré

Merci de m’avoir envoyé ces traces de mémoire sur PITOA.
J’ai effectué mon service de coopération en 1968-1969 à l’école où a exercé Roger LAGRAVE.
Il ne restait plus aucune trace apparente de son passage…
Si ce n’est le talent des enfants à raconter des histoires, à dessiner…
Daniel Le Blay

J'ignore s'il y a eu une rencontre entre Picasso et Freinet. Personnellement, je ne le crois pas, à cause du peu d'estime qu'Elise témoignait au voisin de Vallauris. Je ne pense pas qu'il y ait eu visite de Picasso à l'école Freinet.
S'il y a eu rencontre fortuite, ce pourrait être à Nice où, en 52, se tint une exposition de dessins et peintures de l'école Freinet (Elise aurait préféré Saint-Paul de Vence, en position de revanche, mais cela n'avait pu se faire là). A moins que Freinet se soit trouvé au Musée pédagogique pour l'expo Pitoa, en même temps que Picasso, mais cela me semble très improbable.
Mais je ne prétends pas tout savoir de la vie des deux hommes. Cordialement.
Michel Barré